Est-ce que parfois tu penses ou crois que toutes les bonnes choses qui t’arrivent ne sont que le fruit du hasard ?
Que tu ne les mérites pas ? (Malgré ton travail acharné)
Et que quelqu’un va te démasquer d’un moment à l’autre, va te pointer du doigt et gueuler « non mais arrête de faire semblant…ON SAIT !! » ? 😱
Tu comprends maintenant pourquoi j’ai voulu commencer par te parler de légitimité la semaine dernière ? Parce que c’est la première étape avant le syndrome de l’imposteur, le vrai, le bon, le balèse.
Avant que tu ne partes en courant, voici une précision qui a toute son importance :
Malgré le terme « syndrome », le syndrome de l’imposteur n’est absolument PAS une maladie mentale.
Et le ressentir ce n’est ni la preuve qu’on est un boulet, ni qu’on est faible, ni qu’on est un échec ambulant, ni rien du tout de ce genre !
C’est juste… disons… qu’on a un léger problème de positionnement de notre personne dans notre environnement vis-à-vis des autres et des évènements qui nous arrivent.
Et ça arrive surtout dans les périodes de transition, de changement.
C’est un peu ce que tu vis non ?!
C’est quoi, le syndrome de l’imposteur ?
Voici le mécanisme typique :
« J’ai zéro confiance en moi et en ce que je suis capable de faire »
- Je pense que je ne mérite ni ce que j’ai ni mes réussites
- alors je travaille exceptionnellement dur pour éviter au maximum d’être démasquée
- Je réussis, vu le travail acharné que je fournis (et vu mes compétences même si je n’en ai pas conscience)
- Le soulagement est de courte durée, j’ai de nouveau peur (encore plus) parce que je me dis « c’était un coup de chance, la prochaine fois c’est sûr je suis grillée »
- finalement je travaille encore plus dur, jusqu’au burn out, la dépression, et autres épisodes de vie follement exaltants.
J’ai pris l’exemple du travail mais c’est transposable à n’importe quel sujet de la vie : tu penses ne pas mériter ton/ta partenaire, tu te dis que c’est limite un malentendu et qu’il/elle va finir par se rendre compte qu’en fait…tu es très moche et très bête. Comme s’il/elle n’avait jusqu’à présent jamais branché son cerveau en ta présence. Tu vois à quel point c’est absurde ?! 😝
Trois caractéristiques incontournables du syndrome de l’imposteur
- la croyance que les autres surestiment tes compétences et tes points forts
- la peur que cela soit découvert et que tu sois « démasquée »
- la tendance systématique à attribuer tes réussites à des facteurs externes comme la chance ou le hasard, ou le travail acharné (mais jamais tes compétences) et à attribuer tes échecs (parce que c’est comme ça qu’on les perçoit) à des facteurs internes : « je suis nulle, je ne suis pas assez qualifiée » etc.
Ça pourrait légèrement te rappeler quelqu’un 🙄
Qui est touché ?
Dans les mêmes proportions que les problèmes de légitimité, les recherches ont montré que le syndrome de l’imposteur touche 70% des gens au moins une fois dans leur vie. Peu importe l’endroit dans le monde, l’âge ou le sexe. Mais (car il y a un « mais », comme souvent) il se manifeste beaucoup plus chez les femmes. Ça alors.
L’imposteur est travailleuse.
L’imposteur est perfectionniste.
Elle sous-estime son travail.
L’imposteur repousse les compliments.
C’est quand même vachement féminin comme comportements, non ? 😣
D’où vient le syndrome de l’imposteur ?
À l’origine, le syndrome de l’imposteur se développe à merveille dans certains environnements familiaux et codes sociaux spécifiques :
- parents autoritaires et/ou archi contrôlants
- manque d’attention et d’affection de l’entourage proche
- maltraitance, harcèlement
- comparaisons sociales hyper présentes, jugement sur l’apparence, les qu’en dira-t-on
- mauvais résultats scolaires
Voilà pour le terreau fertile.
Maintenant l’engrais :
L’impact des réseaux sociaux sur l’estime de soi
Le mal profond de l’imposteur, c’est son impression de ne pas être à la hauteur et donc, plus largement, son manque de confiance.
Or sur les réseaux sociaux, les gens ont tendance à embellir leur vie. Peut-être toi-même es tu redoutable en la matière d’ailleurs. On ne va pas te blâmer, c’est un jeu auquel nous avons toutes été invitées à nous prêter il y a maintenant une grosse dizaine d’années. Fichue appartenance sociale.
Le problème c’est qu’à force d’admirer la vie rêvée des autres, on finit par se sentir en complet décalage. Puis d’avoir la désagréable impression de mentir, et donc d’être une imposture. Pour finir, c’est un peu le chat qui se mord la queue en fait.
Pourquoi est-ce que les femmes sont-elles plus touchées par le syndrome de l’imposteur que les hommes ?
Une définition masculine du succès
Tout d’abord, le succès est toujours évalué selon des critères stéréotypés masculins : statut, puissance, ambition, voire agressivité. Alors que la société attribue aux femmes un rôle tourné sur le bien commun, comme le soin, l’éducation.
Les attentes de la société vis-à-vis des femmes concernant le succès sont plus basses qu’à l’égard des hommes, ce qui crée ce qu’on appelle un “déficit de confiance” parce qu’elle est femme et ce déficit entraine le doute.
Ce qui fait que quand une femme a du succès, elle va automatiquement associer son succès à des facteurs externes genre “j’ai eu de la chance”. Autoflagellation.
La spécificité féminine ou le mythe de superwoman
Naturellement jugées plus durement sur l’apparence que les hommes, les femmes cherchent à être parfaites pour éviter les critiques. La recherche de la perfection se joue sur le fond et sur la forme :
- le fond : sensualité, efficacité, beauté, cuisses galbées, ponctualité, maternité
- la forme : être une maman au top, une fée du logis exemplaire, une épouse désirable, une copine toujours prête à se fendre la poire, une cuisinière hors pair, une professionnelle qui fait 45h par semaine et qui en voudrait encore plus, une bénévole dévouée, une sportive reconnue, etc.
Ça s’appelle le mythe de superwoman
Ce mythe est largement véhiculé par les stéréotypes publicitaires en tout genre. Je ne compares pas avec les hommes, car eux aussi sont servis niveau stéréotypes de genres.
L’idée, c’est d’être sans reproche, et d’être mieux que les autres femmes. Oui je sais c’est inavouable mais au fond tu sais que j’ai un peu raison.
Ces casquettes, on les a toutes. Là n’est pas la question. Le problème réside dans le fait qu’on veuille exceller dans tous les domaines.
Parce que faillir revient à se coller une étiquette « nullarde » ou « mauvaise mère » sur le front.
On met la barre tellement haut qu’on s’épuise, on s’énerve, on voudrait que cette reconversion aille très vite, on constate qu’on y arrive pas, on est frustrée. Alors on met les bouchées doubles et on se paye un aller simple pour la dépression.
Changer d’état d’esprit
Pour remédier au problème, j’ai un début de solution (l’autre partie de la solution tu l’as déjà…en toi).
L’état de fait c’est qu’on ne peut pas tout faire parfaitement, et surtout pas du 1er coup. C’est scientifiquement prouvé comme dirait la pub.
En clair :
- Prends le temps d’aller doucement. Un changement de vie professionnelle ne se règle pas en 2 mois.
- Ensuite, accepte d’être vulnérable pour mieux rebondir : c’est tout-à-fait OK d’être dans le doute, j’ai même envie de te dire que tu dois douter. Le doute permet de se poser des questions, de prendre de la hauteur et du recul, de mettre les choses en perspective. Les gens qui ne doutent de rien et surtout pas d’eux-mêmes sont les mêmes abrutis qui t’en ont fait baver en entreprise. Tu n’es pas comme ça.
- Fais toi confiance : tu es belle et intelligente telle que tu es. Tu as toutes ressources en stock, à toi de faire parler ton potentiel
- Écoute-toi : qu’est-ce qui se passe en toi ? Qu’est-ce qui fait vibrer ta féminité ? À quoi aspires-tu en tant que femme ? Quel est ton idéal de vie ?
Si tout ça te semble abstrait, et que tu te demandes comment tu peux concrètement inverser la vapeur, voici un exercice que tu peux faire dès maintenant :
Petit exercice anti syndrome de l’imposteur
Prends une feuille A4 au format paysage, divise-la en 3 colonnes.
Dans la 1ère colonne écris toutes tes réussites, tes succès, tes victoires de manière très factuelle (les faits sont là, quoi que tu en penses)
Puis dans la deuxième colonne, écris pour chaque item la croyance que tu as à leur sujet (« j’ai eu ce job sur un coup de chance », « je n’ai pas mérité cette augmentation » etc.)
Enfin dans la 3ème colonne : cherche quelles compétences, talents, savoir-faire tu as mobilisé pour chacune de ces réussites.
Tu verras que ta valeur et tes ressources internes supplantent très largement la chance ou le hasard.
Tu ne dois tes réussites qu’à toi-même.
Au plus tu te connaîtras, au plus tu seras armée pour assumer ta reconversion en te sentant légitime.
Et si tu as besoin d’un coup de pouce, d’avoir quelqu’un qui te guide et te conseille, je suis là pour ça 😎 Tu peux réserver ta séance découverte ici.
Je te souhaite de belles découvertes !